Un peu d'histoire ...


Les débuts de l'anesthésie.


Si aujourd’hui les anesthésies sont courantes, et si on les utilise pour la moindre intervention chirurgicale, il faut savoir que ça n’a pas toujours été le cas. Souvenez-vous qu’il y eut un temps où les opérations douloureuses s’effectuaient avec un bout de bois dans la bouche, et que le seul moyen de surmonter la douleur était de serrer les dents !

Les années 1500 virent apparaître une nouvelle vision du corps humain et une nouvelle approche de la médecine. C’est à cette même époque que l’on commença à s’intéresser au mécanisme de la douleur, ainsi qu’aux moyens qui existaient pour la traiter.

Pour des opérations importantes, comme par exemple des amputations, on endormait le patient à l’aide de mixtures narcotiques contenant de l’opium, des racines de mandragore, et de la thériaque, un antipoison qui contenait lui-même de l’opium.
On inventa également des médicaments contre la douleur à base d’opium.
 
Cette envie de combattre la douleur et d’y trouver des remèdes, bien qu'encouragée par l'atrocité croissante des blessures de guerre, eut pourtant du mal à s’installer dans les mentalités, bien qu’elle fut bénéfique pour tout le monde, car selon l’Église, la souffrance était une volonté de Dieu, et il fallait donc l’endurer. 


 Les blessures de guerre selon Ambroise Paré
Ambroise Paré, un chirurgien français du 16ème siècle, anesthésiait au préalable le membre qu’il allait amputer en réalisant une ischémie, c’est-à-dire la diminution de la circulation sanguine dans ce membre : cela entrainait une perte de la sensibilité du fait de la nécrose du membre.

Les progrès dans la médecine dentaire aidèrent à l’évolution du traitement de la douleur. En effet, les premières opérations sous anesthésie à l’aide de l’éther furent des interventions dentaires. La période où les dentistes vous arrachaient la dent avec une pince dans un concert de cris de douleur fut révolue ! 


Cette méthode fut découverte au 19ème siècle, lorsqu’un dentiste, Horace Wells, constata qu’il percevait moins la douleur lorsqu’il était sous l’emprise d’un gaz hilarant contenant de l’éther qu’il avait inhalé. Il réalisa par la suite un grand nombre d’intervention chirurgicale à l’aide d’anesthésies avec de l’éther, ce qui permis l’extension de cette méthode aux autres pratiques chirurgicales.

 
 Une anesthésie à l'éther

Les anesthésies utilisant l’éther furent le sujet d’une controverse, et nombreux furent les opposants à cette méthode qui en déplorèrent les effets secondaires : hallucinations, cauchemars, crampes, ou bien la mort.
Un de ses plus grands détracteurs fut François Magendie, qui, comparant l’état des anesthésiés à celui de cadavres, jugea immoral le travail des médecins sur un corps qui n’avait plus de sensation.

Une alternative à l’éther comme anesthésiant fut découverte à la fin du 19ème siècle par Sir James Young Simpson, dans ses recherches pour trouver un meilleur produit anesthésiant : le chloroforme.

La fin du 19ème siècle vit également la découverte des anesthésies locales par Carl Koller. La première anesthésie locale, qui concerna l’œil, fut effectuée avec de la cocaïne, un alcaloïde extrait des feuilles de Coca.

La morphine apparut avec l’étude des vapeurs de l’opium : en effet, ces vapeurs extraites étant narcotiques, Friedrich Wilhelm Sertürner les baptisa morphine d’après Morphée, le dieu grec du sommeil et du rêve.
Elle fut ensuite utilisée sous forme d’injection pour soulager des douleurs très fortes, comme c’est le cas aujourd’hui encore.

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