La douleur

Qui ne s’est jamais piqué avec une épine de rose ou un compas ? Qui ne s’est jamais cogné le pied contre un pied de table ou un caillou ? Qui n’est jamais tombé de vélo ? Personne ! Des douleurs, on en ressent fréquemment tout au long de notre vie, mais vous êtes-vous demandé comment cela fonctionne, si elle est un inconvénient ou un avantage ?  Nous oui, et nous allons vous révéler la vérité !



1. Tout d’abord la douleur, qu'est ce que c'est ?

 

En son sens général, la douleur est une sensation anormale et désagréable émise par une partie vivante de votre corps, elle est transmise par votre système nerveux et perçue par le cerveau.

Il existe deux types de douleurs :
-         Les douleurs aiguës, de durée relativement courte. Elles correspondent à un signal d’alerte pour permettre une réaction appropriée de l’organisme face au danger. Elles disparaissent généralement dès qu’on supprime leurs causes.
Par exemple, attraper une tasse de café brûlant provoque une douleur aiguë et une réaction appropriée, celle de reposer la tasse. Imaginez que vous ne ressentiez pas la douleur en attrapant la tasse brûlante : vous ne lâcheriez pas la tasse et par conséquent, vous abimeriez votre peau ! Les douleurs aigues permettent donc de vous faire comprendre qu’il y a un danger, et de s’en écarter ! C’est donc un mal, pour un bien !

-         Les douleurs chroniques qui sont présentes à long terme. Contrairement aux douleurs aiguës, elles ne constituent pas un signal d’alarme, mais un dysfonctionnement d’une partie de votre corps. La douleur devient pathologique, on parle de maladie.
Les douleurs cancéreuses, les douleurs d’arthrose et les douleurs dorsales sont des exemples de douleurs chroniques.

Il existe trois grands mécanismes du développement de la douleur, c’est-à-dire trois façons différentes de générer la douleur :
-         La douleur de nociception 
-         La douleur neurogène
-         La douleur psychogène

Les douleurs nociceptives sont causées par une lésion d'une partie du corps, (muscle, os). Lorsqu'une partie du corps est endommagée, des capteurs de la douleur (nocicepteurs) envoient des messages de douleur au cerveau le long des nerfs périphériques et de la moelle épinière. La douleur est ressentie comme constante, localisée et souvent comme persistante ou pulsatile.
Une fois les lésions réparées, la douleur nociceptive disparaît généralement.
Les brûlures, les hématomes, les fractures, les coupures et les inflammations sont des exemples de causes de douleur nociceptive.

Les douleurs neurogènes (ou neuropathiques) : sont généralement les causes de douleurs chroniques. Ces douleurs sont dues à une lésion, un pincement ou une infection des nerfs périphériques ou du système nerveux central (moelle épinière, cerveau). La douleur comporte une douleur continue souvent à type de brûlure,  et une douleur périodique à type de décharges électriques. Par exemple, une personne amputée peut ressentir des douleurs au niveau de la partie manquante du corps, et sont appelées douleurs fantômes.

Les douleurs psychogènes,  ou « psychalgies », sont causées par des facteurs émotionnels, comportementaux ou psychologiques.

Ces trois mécanismes ont un point commun : ils sont tous transmis à l'aide d'un message nerveux. Nous vous invitons à lire l'article expliquant le fonctionnement du message nerveux pour mieux comprendre la suite de cet article.
En général, l'anesthésie tente d'inhiber la douleur de nociception lors d'une intervention chirurgicale, c'est donc de cette douleur que nous allons vous expliquer les mécanismes.



2. Les mécanismes de la nociception 

Tout d'abord, il faut savoir que la nociception est le processus sensoriel à l'origine du message nerveux provoquant la douleur. Les nocicepteurs sont les récepteurs neuronaux à l'origine de la sensation douloureuse. Ces récepteurs sont dépourvus de myéline au niveau des fibres C ou peu myélinisées au niveau des fibres Aδ (notion de fibres abordées dans l'article à propos de l'anesthésie locale). Ils sont localisés au niveau des tissus de la peau, des tissus musculaires, des tissus articulaires et osseux. C'est la simple raison pour laquelle la douleur est ressentie lorsqu'on se coupe, lorsqu'on se froisse un muscle ou lorsqu'on se fracture un os.

 
Sur ce schéma, la myéline est représentée en rouge.


Il existe trois catégories de nocicepteurs :
   -  Les nocicepteurs mécaniques. Ils déclenchent un message nerveux à partir de fortes pressions mécaniques sur la peau. Ils sont présents au niveau de l'extrémité axonique des fibres Aδ.  Par exemple, ce sont ces récepteurs s'activent après avoir fait une chute de skate !  
   -  Les nocicepteurs mécano-thermiques. Ils déclenchent un message nerveux à partir de températures très élevées. Ils sont eux aussi présents au niveau de l'extrémité axonique des fibres Aδ. Dans le cas d'une brûlure, ce sont ces nocicepteurs qui s'activent.
   -  Les nocicepteurs polymodaux. Ils déclenchent un message nerveux à partir de fortes stimulation mécaniques et thermiques, mais aussi à partir de stimulations chimiques. En effet lorsqu'une cellule est lésée, elle libère des substances  pouvant provoquer une activation des nocicepteurs polymodaux. Ils sont localisés à l'extrémité des fibres C. On parle de substances algogènes.

Les messages nerveux provenant des nocicepteurs mécaniques et mécano-thermiques sont relativement rapides par rapport aux messages provenant des polymodaux car les fibres reliés à ceux-ci sont myélinisés. Ils arrivent donc les premiers au cerveau et la première sensation de douleur est due aux messages nerveux provenant des récepteurs liés aux fibres Aδ.

Les nocicepteurs possèdent des caractéristiques communes. En effet ils possèdent tous un seuil élevé de déclenchement, c'est la raison pour laquelle ces récepteurs ne déclenchent pas un message nerveux de douleur dès que l'on touche un objet quelconque. Si la stimulation subie est en dessous du seuil du nocicepteur, celui-ci considère que ce n'est pas la peine de générer un message nerveux. En quelque sortes, il faut envoyer un message de douleur uniquement lorsqu'il y a un danger.
De plus, les nocicepteurs déclenchent un message nerveux ayant une intensité proportionnelle à l'intensité de la stimulation. Ainsi, plus on se cogne fort, plus on a mal.
Les nocicepteurs sont aussi capables de devenir plus sensibles à certaines stimulations.


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